Pécadille, bagatelle et pantalonnade : à qui profite le crime ?
A qui profite le crime ? L’abus de politesse substituant le mensonge à la vérité, il nous attire souvent à notre perte. Aussi, modeste instrument impoli des ténèbres m’efforcerais-je, sans nourrir l’espoir de parvenir à faire des émules, de dévoiler quelques vérités. Pour ce faire, je vais pourtant rêver un monde où l’on pourrait séduire par d’innocentes peccadilles, bagatelles et pantalonnades. J’adore pousser ainsi insidieusement aux conséquences les plus profondes.
Selon les études réalisées par des scientifiques réputés dignes de confiance, le tabac couterait 47,7 milliards d’euros à la société française chaque année, soit 1512 euros par seconde, dont 18 milliards supportées par les entreprises, soit environ 3 % du PIB. Le tabac est l’équivalent d’un impôt indirect annuel de 772 euros à chaque citoyen français, fumeur ou non fumeur.
En ce qui concerne les seuls frais de santé, le coût de la prise en charge, en ville ou à l’hôpital, des maladies cardiovasculaires, des maladies respiratoires et des cancers, est estimé à 18,3 milliards d’euros. Le nombre de vies perdues chaque année en raison du tabac atteint 78 966. Peccadille !
Faut-il ignorer pour autant et passer sous silence le coût médical direct de l’alcoolisme en France ? Sachons qu’il était déjà en 1996 de 13,8 à 20 milliards de francs, et le coût social de l’alcool entre 97,3 et 115,4 milliards de francs, soit 23 milliards d’euros.
Responsable de 49 000 morts par an en France, l’alcool reste aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique. Son coût humain et économique annuel demeure considérable, estimé à 17,6 milliards d’euros. Bagatelle !
Toujours pour ce qui concerne la France, selon une étude publiée dans La presse médicale, en juin 2007, concernant les assurés adultes des trois principaux régimes de sécurité sociale, les coûts médicaux directs dus à l’obésité et aux facteurs de risque associés étaient estimés entre 2,6 et 5,1 milliards d’euros en 2002.
Le coût de l’obésité pour l’assurance maladie, si l’on ajoute les indemnités journalières d’arrêt de travail aux frais de soins, était estimé entre 2,1 et 6,2 milliards d’euros. Pantalonnade !
Pour cet ensemble de causes rigolotes à la grimace de mon porte-monnaie et de ma feuille d’impôt, je suis absolument favorable au nouveau paquet neutre de cigarettes et autres produits du tabac, également appelé « paquet générique ». Ainsi, est interdite l’utilisation des marques, des logos et des couleurs distinctives sur le paquet de cigarettes, à l’exception des noms de marque et de la gamme lesquels doivent être imprimés selon une typographie uniforme (taille et police de caractères). Les paquets doivent tous être de couleur identique et la majeure partie de l’espace du paquet est réservée aux avertissements sanitaires et aux messages des autorités gouvernementales pour arrêter de fumer et de s’enfumer.
Cependant, comme préalable à mon avis favorable, j’exige formellement de nos aimables dirigeants politiques de tous bords, qu’ils appliquent strictement et sans la moindre concession accordée aux glorieux et prestigieux lobbys français du pinard et de la vinasse (Bordeaux, Bourgogne, Champagne, de Loire, d’Anjou, de Provence, de Charentes, Beaujolais, Corse, Languedoc, Roussillon, et autres, et même de Corrèze), des mesures identiques concernant les étiquetages : que tous soient de même couleur (kaki de préférence) et que la majeure partie de la surface de l’étiquette soit réservée aux avertissements sanitaires et aux messages des autorités gouvernementales pour arrêter de picoler.
Pareillement, je ne consentirai à approuver le nouveau paquet neutre de cigarettes qu’à une autre condition. Elle concerne tous les produits consommables proposés à leurs potentielles futures victimes de l’obésité par les diverses chaînes de fast foods modèles USA. J’exige qu’à propos de tous les mets servis, ces établissements informent en permanence et de façon parfaitement visible par le public la composition exacte, ainsi que la provenance précise de hamburgers, sandwichs, frites, hotdogs, pizzas, sushi et autres sodas. Concernant les étiquetages, pas de quartier ! Tous devront être de couleur identique et la majeure partie de la surface des verres plastiques et des barquettes devra être réservée aux avertissements sanitaires et aux messages des autorités gouvernementales, à propos des additifs, colorants, graisses, surdosages en sucres et sels, pour arrêter de ruiner la santé des gens et la Sécurité Sociale.
Peccadille ! Bagatelle ! Pantalonnade ! Bien sûr ! Après ça, allez donc dire si je suis réellement idiot, méchant, moqueur, ou simplement… lucide ? On a le choix. J’ai une petite idée quant à celui que ne manquerait pas de faire le MDP (Ministère du Décervelage Public). Mais, au fait… Oui… A qui profite le crime ? Pauvre France !
Affieux, le 3 novembre 2015